mardi 9 mars 2010

Le « Banya » russe...

Ce week-end j’ai découvert une drôle d’institution : le Banya.
Si certains Russes l’utilisent pour pallier au manque d’eau chaude à la maison, la plupart y vont régulièrement car ils pensent que c’est au Banya qu’on peut atteindre le plus haut niveau de propreté. C’est le cas de Léna, une demoiselle russe rencontrée la veille, qui y va avec sa mère au moins une fois par mois et m’a emmenée avec elles pour m’initier à ce rituel. Rendez vous donc dimanche matin à 10h devant le banya…
Après avoir payé 50 roubles (1 euro), je suis entrée avec un peu d’appréhension dans ce territoire inconnu de la tradition russe… pour me retrouver rapidement entourée d’un grand nombre femmes de tous ages, nues et toutes tres affairées.
L’ambiance est vaporeuse, on discute, on chante, on se savonne les unes les autres...

Lena m’emmène tout d’abord dans le sauna, à chaleur sèche. Pour l’instant je ne suis pas trop dépaysée. Sa mère arrive et fait la grimace « ce n’est pas chaud du tout ici, ça ne sert à rien ! ». Ah, bon...

Après une douche, on passe aux choses sérieuses : la parilka : une grande pièce sombre surchauffée grâce à un four rempli de pierres chaudes qu’on asperge d’eau aux huiles essentielles. Ca donne une chaleur légèrement humide, qui pique les yeux et sent bon. Plus on monte sur les étages en bois, plus il fait chaud. Les femmes qui arrivent à bouger dans cette touffeur font tourner leurs serviettes pour diffuser la chaleur
Tout à coup quand il fait suffisamment chaud, tout le monde se met à se taper dessus à l’aide de véniki (des branchettes de feuillus nouées). On me dit de me coucher sur un banc, et moi aussi je me fais fouetter avec vigueur par Lena et sa maman...
Au début, c'est un peu étonnant j'avoue...mais ce n'est pas douloureux et la sensation est même plutôt agréable! apparemment ça doit améliorer la circulation sanguine…
Recouverte de feuilles collées, je vais ensuite me reposer dans une chambre fraiche

Ensuite on m’initie aux secrets de beauté russe : peeling avec du café moulu pour le corps, et avec du miel pour le visage. Après rinçage, j’ai recouvert mon corps de kasha (du porridge : flocons d’avoine cuit). C’est tout doux, mais avec l’odeur de café, j’avais l’impression d’être devenue un petit déjeuner géant !
Après ça, retour dans la parilka, puis repos, douche, sauna, re parilka et fouettage…A la fin, un saut d’eau glacée sur la tête et voilà! (ça peut aussi être un plongeon dans un bassin d’eau glacée; et les vrais russes se roulent dans la neige...)
Apparemment, chacun a développé ses propres rituels de banya. Pour la maman de Léna, c’est aussi un moment de méditation.

Quand on est sortie, au bout de 4 heures, quand même, je me sentais comme disent les Russes ‘kak ogurtchik’: fraiche comme un petit cornichon!

1 commentaire:

  1. j'imagine ta tête dans la buée qui se fait fouetter et j'arrive pas à m'arrêter de rire.

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